Michel del CASTILLO
L'Adieu au siècle
Journal de l'an 1999. Seuil, 2000, 258 pages, 120 F.

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Certitudes difficiles et vivacité du style caractérisent ce Journal qui brasse états d'âme et dialogues culturels, souvenirs personnels et réflexions métaphysiques. En fait, Michel del Castillo poursuit ici une quête familiale inaugurée par Tanguy, recherchant quelques lumières dans l'océan d'ombres d'une mère tragiquement indigne et cependant aimée, retrouvant des neveux issus de frères abandonnés comme lui : similitudes génétiques et divergences de cheminements. L'amour des livres est au coeur de cette oeuvre, de la connivence avec Montaigne à la fascination pour Dostoïevski, de la passion pour Dumas à l'admiration pour les Mémoires d'outre-tombe, des auteurs du passé lus et relus aux dernières parutions. Sur l'actualité, les interrogations n'excluent pas les convictions, du Kosovo à la Tchétchénie, des méandres de la politique française aux complexités de la mondialisation. Comment ne pas succomber au pessimisme lorsque les tornades viennent relayer les carences humaines, et que tant d'enfants de par le monde sont victimes des guerres ? Entre nostalgie du spirituel et compassion, c'est sans doute dans la littérature que Michel del Castillo peut retrouver des motifs d'espérance : « La phrase de Tchékhov sourit derrière un voile de larmes. »

Jean Duporté

Juin 2000 : Revue des Livres - Choix de Disque - Sommaire du numéro

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